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Français

Sans Bagage 

Un petit concert récité pour une promenade dans le coeur humain entre l’amour fou des vivants sur les panoramas obliques des îles et le sourire fort blanc des morts dans leur fort blanc accueil. Imaginons d’entrer dans chaque nouveau morceau comme dans une petite pièce où éclatent les flashes des faits divers ou les amoureux confirment à l’infini que l’amour est éternel et peuple la terre malgré l’usage temporaire des personae – pièces où l’histoire saigne encore au centre du spectacle-cœur qui a ses valvules et ses abstractions et que la musique enflamme, refroidit, accompagne, ironise – pour que tout soit toujours plus léger et plus prochain de l’extase, au regard qui regarde « quand tous les ornements tombent ».
Les vidéo ont été pensées et réalisées en synchronie avec les vides et les pleins de la lecture et de la musique. Les figures humaines, filmées à leurs stade larvaire, de l’ectoplasme, liquide, détourées de l’aura qui les dilate, veulent reproduire et suggérer la liberté des corps et des interprétations : les corps tendent à peine les mains vers nous faisant surface de l’amnios du je-Un, elles sont immergées dans l’eau originelle, des corps reconnaissables par leur genre seul et par leur poignante, omnipotente, télépathique structure onirique, des corps qui ressemblent au néant d’où ils viennent et auquel ils ont été destinés, mais en plus ils ont la joie du mouvement et l’ombre tragique qui l’accompagne.

La mer Tyrrhénienne est une cage de sel
un cadavre infirme
à calquer
avec le sommeil impassible de l’animal.

La déformation des rochers
lombes cassées d’énormes phénomènes passagers
sur les côtes
animaux disposés au serein.

Les saints en guise de cormorans
– avec les becs liés
aux articulations de la mer
ouvrent la voie de roulement aux caravanes.

La crête des sarriettes
la volière baissée du mistral – fanées
une à une les huppes des ailes, un peu moins d’un bois d’origine saline.

La paix éolique des rochers, amples
cors de guerre
sur les argiles en repos comme des sanctuaires 
et mines d’argents salins navires marchands 
dans le bunker du labourage.

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Un immense linceul sépulcral sur la grosse caisse de la mer
où l’inanimé
agit 
et la mer flambe vers le blanc azyme
de la troupe humaine qui imite la soif ardente des mouettes et le troupeau.

Vaches
de la couleur du blé
dans le soleil mélancolique – un champ sauvage de lait très doux.

Des plages entrouvertes par un deuil séculaire, en panne sur la terre
inaccomplie par le tintement désert du soleil et pleine de mugissements.

Elle ne peut qu’ être sainte car sur l’île c’est le vide
la terre sans vue
sans chandelle d’animaux
et dans le globe de l’aube vibre la hache malheureuse du pouls
jusqu’à l’os de l’arbre. Une croix
de silence se répand 
dans le chœur sacré
– dans le profit
des herbes disparues qui sentent le cratère.

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En le voyant jouer à la balle et en observant la fluctuation squelettique de son âme sous la forme d’ombre de contour aux envols – aux orbites rouges, aux clochers
du ballon sur l’ample
fichier terrestre – la fille lui dit mais tu es comme
moi ! agenouillé, simple et frappé au coeur – comme la terre
survolée par le jaillissement des sphères
tu révèles ton sens d’animal élevé.

Mais moi je crois que debout sur les jambes
tu reviendras – car tu avançais (avec le sac
léger, presque vide) constamment vers une mesure 
domestique. Moi
je suis en paix, vue
la lumière vers laquelle je plie ton silence.
Devant ton silence
je rappelle, je suis consumée par la fraternité.

Maintenant tu es un corps que je ne vois pas mais qui a été
certainement. C’est beau comme l’amour qui contemple
son compte rendu de violence et de paix, finalement comprendre
d’avoir construit le visible et l’invisible ensemble
comme une tour qui mène en haut d’une tour, l’usine entière du monde

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C’était facile de l’aimer mais elle était destinée
à partir à la hâte et en même temps à adhérer
à des préparatifs que les indices révèlent 
méticuleux. L’après-midi elle soignait le jardin 
en silence. On ne comprenait point ce qu’elle pensait, elle était 
paisible. Sinon
elle s’affairait sur un bloc-notes. Toutes les nuits – le dernier client
revêtu – elle achetait un gâteau pour le petit déjeuner de la mère.

Dans l’eau voyagent les déchets et il sont
retenus à intervalles réguliers par la grille enfouie  
dans le noir et le silence qui se forment une multitude de mètres  au dessous
de l’aspect superficiellement aérien de l’eau
qui dépend du soleil qui s’attarde au sommet comme une laque
démocratique, un jet débordant d’optimisme
aussi dans les orties désossées par le choc des usines.
Cela s’appelle rue de la filature de chanvre et mène
à un mélange de boue et motte
résistante à la gravure du déchet animal à la centrale
hydro-électrique – c’est un sentiment interrompu, une dérive des continents et des désastres relatifs submergés
dans l’île du corps qui se termine
à la porte de la grande bâtisse : il y a seulement un concierge et il contrôle 
le va-et-vient entre les deux parties d’eau et de flamme serpentine ou transmigration peut-être.
Nous l’avons trouvée dans un étrange abandon
comme si tous les ligaments s’ étaient scindés :
presque rien de l’eau du canal
pas de mauvaise pensée
pas d’ironie
pas une seule goutte d’eau dans les poumons, pas même de 
diatomées – le corps soutenu par une lumière critique
au-delà son propre abandon – palpitait au soleil comme en proie d’une extase.

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Les chaussures n’ont pas été trouvées.
Mais la lumière battait coïtale sur le corps de la fille
cristallisé dans le témoignage.
Entre les yeux et le ventre
Des traces de lavoir – un parcours à rebours pour établir les alibis.
La porte d’entrée s’avéra fermée à plusieurs tours.

Elle brûlait comme une hostie dans la matière
lacrymale tard dans l’après midi – avec la tête empêtrée parmi les arbustes 
et l’opiniâtre répétition des tours. Pour causes inconnues 
elle n’a pas pu fêter son anniversaire
chacun aurait pu avoir n’importe quelle fonction mais un adieu immobile
à la beauté du monde 
réchauffait la fibre qui résiste
cri de joie du corps sans douleur.

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Tout à coup je voulais
vivre vivre
dans l’infection humaine. Comment ?
s’enfouir si elle reste ici – mais je regagnai la surface
effacé en moi
effacée la propriété spécifique humaine 
du rire. Eux
ils brûlaient forcés
de regarder les nouveaux-nés devenir cendre ( leur propre musculature et l’autre, la salive et le souffle des autres) et l’odeur salée des cheveux ébouriffés 
bouleversé
par la brûlure. Regarde la torche de son front sur laquelle tu posais
l’autre moitié de tes baisers. Ainsi ils ne purent détacher le corps de mon frère de ses bras, tant elle le serrait je continue à me demander de quelle étreinte viendra mon salut.

Une mer de personnes et de douleur.
Les arbres aussi étendus sur la terre à cause de la douleur.
Dans le gris phosphorique de la pierraille deux comme des mannequins compromis.
Ce ne furent pas 
les balles
des soldats souls qui emportèrent
ha ieled shelì, ce fut le poids de mon étreinte sous le poids des corps.
Puis encore les coups de feu. Et les dents d’or furent arrachées
de la bouche des morts.

Le regard de ma mère 
était épouvantable – au dessous d’elle il y avait une mer de corps couverts dans l’âme – je
me tus
comme une boue noire. Quelle chose pouvait faire surface du fond de l’abîme sinon cette
incommensurable
culpabilité.

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Dans le front intérieur on débobine les dépêches sous les lampes de mineur
Et l’inconnu traverse le pays comme un barbelé qui entend
battre la pelle des fantassins, l’émail des gamelles contre le fer-blanc
et des mètres d’ail. Marie, nous avons 
un grand dégât dans la tête
sale bête qui s’enfouit 
sous terre, nous avons dans la croupe l’écroulement des mulets
sous le poids plébéien des matériaux. Donne- moi le cœur
Marie, afin que ton cœur 
pèse comme la terre dans les mains
pendant que moi je te retrouve sous le danger. Marie, avec les pensées
qui n’arrêtent jamais de me penser, après aussi garde moi à coté de toi, à ma place
sur la terre des noms. 
Toi seulement
tu connais mon nom Marie, car mon nom est sur le bord de ta gorge, blanc
comme un noyé dans le canal
enseveli dans ton blanc qui revient à lui. Même après,
cette nuit, quand je serai cendre, prononce-moi Marie avec ton corps.

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Je les rêve, ils m’appellent, je les vois 
qui sourient et disent viens
Marie, viens nous prendre, je sens tout ce mouvement d’enfants et je me sens mal alors que je ne suis pas à la maison, je les vois dans la maison comme des cordes de feu avec les obturations des morts
dans les coagulations du sang
ou il me caressent les cils
muets, en manque de soi comme langage.

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L’éclatante douceur des clavicules, la percussion cessée 
des parures musculaires, les valvules 
qui l’ont finalement abandonnée 
sur la terre, l’angle humble que fait la tête 
pour cacher le sourire
sur la colonne crue du corps
dit : je t’ai attendu pendant toute la vie
j’ai vu ta vie
dans mes rêves et entière, nuit
après nuit, elle se résolvait dans le pardon. En certains tournants 
quand le ciel plein de merveille coïncidait 
avec la boule des arbres agités par la pleine lune , je me réveillais 
à cause de tes rêves
et je portais ton nom comme un drapeau
qui montait de la poitrine et me rendait
invisible : de moi

on voyait seulement ton nom. Je savais que nous aurions dû terminer l’un près de l’autre n’importe quelle chose entre temps aurait été de nous. Maintenant
me voilà, je suis ici pour finir
dans ta fin, pour aspirer le dernier souffle de ta bouche
et le souffler à travers la bouche
qu’après toi personne n’a plus embrassée,
au ciel.

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Comme pour l’emmaillotement rituel ces croix d’épis 
immatures 
sur le corps vert aussi, incorruptible
canne
forgée en un métal où nous puisons
noms, éloge
et c’est de la pure matière que nous apprenons à utiliser comme chant : ecce
corpus
meus 
in absentia
carnale
exploité en ce domaine très élevé 
jusqu’à ce qu’ il ait émis gouttes
de mort et de renaissance 
– quia ad omne supplicium paratum 
est, sempre in estasi – raptus
semper, Dame
de la Perte, car le chant des morts s’accumule 
et c’est du nouveau travail – fleur
des champs et rose 
de tous les jours.

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Pour l’âme blanche qui nous soutient et les roses romantiques
pour ce qui doucement nous corrompt et interrompt son sommeil apparent 
parmi les gerbes vertes de soleil 
pour cet ange aux talons d’or
qui prend
des réservoirs 
– des moulins
et des bûchers 
dans la fumée qui s’élève de la terre creusée
pendant qu’il sent arriver le mécontentement 
et endure le même 
mystérieux sourire 
des fructifères 
pour le bois de chauffage qui conduit la contagion 
parmi les rangées 
détourne-nous du fait de la mort :
le corps est néant 
qui pense à l’infini,
pommier dans le soleil
qui se déverse sur le cœur de la terre
à corps perdu 
avec l’oxyde des branches,
la rouille
et la matière robuste
d’insectes aux corps lumineux et immortels. 

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Le tronc à son expansion maximale 
chante comme un harmonium 
les conduits se contractent à l’intérieur 
pour moduler le chant de l’espèce. Se renverser dans l’eau pour toucher le terrain et percer encore deux ou trois fois la surface en faisant des mouvements amphibies, en revêtant la couleur 
arctique, mercuriale des amphibies – la pose du zéro, du sans intérêt: seulement
tu passeras ainsi avec tout le corps 
de règne en règne.
De rivage, parmi les agaves brunes
ils croiront à une occupation
de soleil dans les veines sous les yeux de tous–
ils souriront pour la fraternité.

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L’air, le premier 
que tu as respiré, était l’air de mars et du
matin. Le soleil
brûlait paisible dans son onde 
depuis la grande fenêtre car grand 
était le cœur 
et désintéressé
comme le soleil qui pose sa lumière sur les eaux du fleuve
et nage clair
jusqu’à la mer
où l’espace est traversé tout entier
par des sifflets de mouettes et plus rien
ne fait mal. Il est beau de garder 
l’air nouveau sur le visage de qui naît, avec des 
mains humaines conserver
sacré le sacré, rendre l’air plus clair où touche le cœur, pour que le cœur soit simple et léger 
comme un cerf volant
et d’autres choses qui vont de la terre au ciel.
Il est beau dire je ferai ce que je peux 
et plus que moi, comme toutes les autres sur terre :
prends, vie
de ma vie
ton innocente liberté.

traduzione di Valeria Tacchini 

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